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Jean Salillas est sculpteur, authentique, solitaire,  depuis maintenant plusieurs décennies. Aucune des étapes de la gestation, de la conception puis de la réalisation de lui échappe. Aucune, y compris celle de la fonte du bronze, mais aussi la "cueillette" des galets de Garonne, leur taille et leur polissage.


Jean Salillas a toutes les apparences d'un homme doux, en recherche d'une sorte de sagesse. Sous cette apparence, il est passionné et radical, tenace et exigeant. Il aime la sculpture préhistorique, la pureté de celles des Cyclades, l'art roman, les sculptures primitives, mais aussi Brancusi, Pevsner et Laurens. Il admire les sculptures qui disent l'essentiel, l'essence des choses et de la vie.…/…


Dans les sculptures de Jean Salillas , il y a toujours dualité, alliance plutôt que combat, entre matériaux : galet et bronze, entre traitements de surface d'un même matériau. Les galets, noirs ou gris, ont été taillés. Leurs entailles ont été polies pendant des heures et des jours; d'autres éléments ont été traités à la boucharde, générant alors un état de surface granuleux. L'œil constate, la main est invitée à toucher. La sculpture, ça devrait toujours se toucher, se voir aussi avec les mains.


Il y a dualité aussi dans les formes, particulièrement dans les œuvres les plus récentes. Des formes ovoïdes, douces font corps avec des éléments de bronze poli plus rigides.


Ces sculptures qui expriment plénitude, sérénité et silence sont le fruit d'un travail acharné avec et contre des éléments qui ont leur propre vitalité : le feu et la matière en fusion avec le bronze, la résistance de la pierre millénaire, la tendresse des bourgeons et du papier chiffon.


A chaque pièce, dit-il, l'aventure est unique, l'élaboration est lente et la finition est le résultat d'une grande exigence plastique au service d'une expression.


Catherine Huber – Avril 2005